Comprendre la pensée philo-cognitive

Notre cerveau est divisé en plusieurs zones spécialisées

Notre cerveau est divisé en plusieurs zones spécialisées. C’est une connaissance anatomique déjà ancienne, mais l’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle éclaire d’un jour nouveau les interactions qui existent entre ces différentes zones, en particulier l’hémisphère cérébral gauche et l’hémisphère cérébral droit. Pour illustrer notre propos, voici une représentation schématique (et de ce fait parfois critiquée), celle d’un cerveau partagé en deux hémisphères dédiés aux tâches suivantes :

Pour résumer, on pourrait surtout dire que l’hémisphère cérébral gauche est celui de l’abstraction et de la spéculation sur le passé et le futur (et le stress qui l’accompagne) et que l’hémisphère cérébral droit est celui du concret, de l’instant présent… et de la pleine conscience, pour ceux qui parviennent à desserrer l’étau de leur cerveau gauche et à lâcher-prise.

Chez le commun des mortels, l’information est gérée à partir d’un point de départ donné et par enchaînement logique, pour parvenir à un résultat justifiable. Quant au sujet philocognitif, il parvient souvent – et en un temps court – à un résultat intuitif pertinent… mais il est souvent incapable de le justifier, de l’expliquer.

Sa pensée, au lieu de suivre un cheminement linéaire (et facilement traçable) se répand en arborescence, se divisant, se dédoublant, en un éclair, en un nombre incalculable d’hypothèses, dont l’une ressort souvent inexplicablement victorieuse, parfois même avant que les autres n’aient seulement véritablement posé le problème à résoudre. Cette réponse est intuitive et pas toujours logique.

Ce mode de fonctionnement est efficace et performant dans les situations courantes, mais il a parfois des inconvénients. En situation de stress, le surdoué peut ressentir son cerveau comme une machine à produire de la pensée inutile qui s’emballe et ne lui laisse ni répit, ni sommeil, favorisant les crises d’angoisse, voire de panique.

Les tests de mesure de l’équipement cognitif

Le quotient intellectuel (ou QI) est mesuré au moyen de différents tests d’aptitude. Je ne citerai ici que les plus reconnus, élaborés par David Wechsler qui a développé plusieurs tests d’intelligence normalisés correspondant à différents âges, par ex. : le WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale), le WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children) et le WPPSI (Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence).

Ces tests comportent des exercices verbaux, écrits et visuels. Ils ne sauraient cependant parfaitement rendre compte d’une notion aussi complexe ni globale que celle de l’intelligence, dans tous ses aspects cognitifs et émotionnels. Les tests de QI donnent en effet une vision parfois réductrice de celle-ci. Ils éclairent cependant de manière précieuse les capacités de succès scolaire et social, ainsi que les faiblesses des sujets philo-cognitifs, ainsi que les erreurs et écueils à éviter (pour les proches de ces sujets et pour ces sujets eux-mêmes).

Dans son ouvrage « Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué » (paru chez Odile Jacob, en 2008), Jeanne Siaud-Facchin (psychologue clinicienne et psychothérapeute) avait déjà montré combien cette chance que représente un cerveau hors normes peut curieusement devenir un handicap, voire un calvaire pour certains sujets, s’ils sont mal identifiés, mal informés, mal compris et privés d’une nécessaire aide adaptée. Qu’est-ce véritablement qu’un individu surdoué et comment ces sujets à haut potentiel intellectuel (qu’on nomme plutôt aujourd’hui philo-cognitifs) peuvent-ils gâcher cette chance exceptionnelle ?

Une pensée intuitive et incrédule / des choix difficiles

Dans les circonstances importantes de sa vie, ne parvenant pas à justifier son choix, par exemple d’un(e) conjoint(e), il doutera de lui et préférera parfois, au final, ne faire aucun choix, plutôt qu’un mauvais choix, car choisir, c’est renoncer. Lui qui, de surcroît, met souvent tout en perspective à l’échelle de l’univers, se dira en outre : A quoi bon me marier ? Quel sens a la vie ? Le mariage ? A quoi ça sert ? Ma vie, à l’échelle du temps, ne représente qu’un laps infime, et moi une poussière de sable dans le cosmos. Quelle œuvre humaine a la moindre importance, alors que le soleil va tout brûler dans quelques générations ? Et le non-choix d’un(e) conjoint(e) qui en découlera sera à son tour une manière de choix subi qui l’angoissera de plus belle. Mais c’est déjà tout petit, dès son arrivée à l’école, que commencent les difficultés pour l’enfant précoce.

Lorsqu’il répond tout de suite et tout juste (alors qu’il a à peine fait mine d’écouter) il y est en effet souvent considéré comme un fumiste et il agace (sa maîtresse et les autres enfants). Plus tard, il pourra même être pris pour un copieur, notamment en mathématiques. Et comme il s’ennuie, de surcroît – à cause d’un contenu pédagogique inadapté, de « camarades » de classe avec qui il n’a rien en commun et surtout à cause d’enseignants ignorant le champ émotionnel et la pédagogie (pour se centrer sur le contenu pédagogique) – il prend souvent l’école en grippe et se mure dans un refus d’avancer, dans un isolement et dans une souffrance qui doivent être rapidement identifiés pour être pris en charge. Les pédagogues qui connaissent ces sujets (et ils sont rares) savent que paradoxalement (puisqu’ils sont doués d’une intelligence supérieure) ils fonctionnent cependant, malgré tout, surtout à l’affectif. Et que rien ne sert de les braquer, ni de vouloir les raisonner et avoir le dernier mot.

La seule méthode est de tenter de réveiller leur intérêt endormi, de leur accorder de l’attention, de leur témoigner de la bienveillance, de les reconnaître, voire de les montrer en exemple. Mais les maîtres ont du mal à distinguer le cancre basique (et sans potentiel particulier), du cancre surdoué, au potentiel insoupçonné qui ne demanderait qu’à exploser. Certains sujets entrent parfois dans une véritable phobie scolaire qui les mène jusqu’à une déscolarisation, voire à des hospitalisations répétées. Cette pathologie est aussi nommée RSA (Refus Scolaire Anxieux).

Le dessin ci-dessus est l’expression de la douleur et de la résignation d’un enfant à peine sorti de la phobie scolaire la plus brutale. J’avais une quinzaine d’années lorsque j’ai enfin couché sur le papier cet indicible sensation de privation de liberté, d’incompréhension et d’impuissance. Il exprime également le faux self que je m’apprêtais à bâtir pour me camoufler, tenter de « passer entre les gouttes » ou me protéger, en me fondant à un univers de grisaille. À l’aube de mon adolescence j’étais enfin à même de mettre des images sur mes souffrances, à défaut de pouvoir y mettre des mots.

Ceux qui souffrent le plus du moule scolaire – qui broie les personnalités et ignore les ressorts de l’intérêt personnel ou du sens que peut trouver l’élève à étudier – est sans contexte l’enfant philo-cognitif complexe (lien vers définition, plus haut), ainsi que les enfants souvent également à haut potentiel présentant des syndromes « dys- » (lien vers définition, plus haut).

Heureusement, d’autres sujets HP – surtout ceux qui ont été identifiés et soutenus tôt – traversent le monde scolaire sans incident ou y font même un parcours brillant et remarqué, en particulier les philo-cognitif laminaires (lien vers définition, plus haut). L’hypothèse d’un cerveau droit hyper activé complique, enfin, de nombreuses tâches. Les apprentissages scolaires, bien sûr, mais aussi les situations intellectuelles on non qui demandent à être rigoureusement organisées et ordonnées.

Par Philippe Lamy, Fondateur de Spring-MediCare, à Lyon le 26/08/2020

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